Puisque je t'aime tellement !
Moi seule je sais ecouter
Tes nostalgies, desirs ardents;
Dans l'obscurite de mes ombres
A un prince je te compare,
Qui regarde aux trefonds des eaux
Avec ses yeux sages et noirs:
Et par les vagues qui mugissent,
Par les ondes de l'herbe antiere
Je te fais entendre en secret
La marche des troupeaux de cerfs;
Je te voi ravi par le charme
Murmurer de ta douce voix,
Pendant que tu tends le pied nu
Dans l'eau limpide au pur eclat
Et regardant sous clair de Iune
Vers le lac aux ardents rayons,
Tes anees semblent des instants,
Les instants siecles sembleront.
Ainsi dit la calme foret,
Sa voutes sur moi balançant;
Mais je sifflais a son appel
Et je sortis au champ en riant.
Aujourd'hui si j'y revenais
Je ne la comprendrais plus guere...
Ah, mais où at-tu mon enfance,
Avec ta foret, ton mystere?